Du 5 octobre au 30 octobre, exposition de photos "Miroirs / Mémoires" et "Merci Bo(p) cou" au 118 bis rue Mouffetard, 75005 Paris le Verre à Pied

Merci Bop C(o)u

« Merci Bop C(o)u» - La colonisation des corps

Dans cette série d’autoportraits, j’interroge les représentations coloniales du corps des femmes « indigènes », dont les cartes postales très crues ont massivement circulé depuis la fin du XIX e / début du XXe siècle et dont les conséquences sont aujourd’hui encore visibles, comme l’hypersexualisation des femmes asiatiques dans leurs représentations occidentales.

La colonisation se déroule dans un lieu éloigné des instances morales traditionnelles, lieu de tous les possibles, notamment dans les relations amoureuses. Les colonies semblent peuplées de femmes faciles, comme le rappelle la chanson La petite Tonkinoise, le Tonkin est « l’ paradis des petites femmes ».

Dans la littérature coloniale, un parallèle est souvent fait entre la femme et le pays indigène, s’offrant tous les deux à la conquête européenne. Posséder une femme indigène reviendrait à posséder l’âme du pays colonisé. Inversement, posséder un pays c’est aussi en posséder les femmes.
La femme indigène est une figure de la terre à conquérir et donc l’expression d’un prestigieux sentiment patriotique. La femme, sensuelle car de nature tropicale comme son territoire, devient exotique. Erotique.

Dans cette série d’autoportraits, je suis l’Exotique : l’histoire de mes ancêtres, blancs « par accident » et « jaunes » dont je suis le corps aujourd’hui, entre en résonnance avec celles de toutes les femmes des pays colonisés, de l’Afrique à l’Asie.

Comme Joséphine Baker, je joue du racisme et du désir colonial, nourri d’érotisme exotique. Cette série est doucement cruelle et teintée d’humour, dont le décalage et le détachement met à distance ce passé (et présent) très violent.
"Thank you Bop C (o) u" - Colonization of the women bodies

In this series of self-portraits, I question the colonial representations of the bodies of "indigenous" women, whose very sexual and /or explicit postcards have circulated massively since the end of the 19th / beginning of the 20th century and whose consequences are still today visible, like the hypersexualization of Asian / African/ South American women in their Western representations.

Colonization takes place in a place far from traditional moral authorities, a place of all possibilities, especially in romantic relationships. The colonies seem populated by easygoing women, as the song La petite Tonkinoise recalls, Tonkin is "a paradise for little women".

In colonial literature, a parallel is often drawn between the woman and the native country, both offering themselves to European conquest. To own an indigenous woman would be to own the soul of the colonized country. Conversely, owning a country is also owning its women.
The indigenous woman is a figure of the land to be conquered and therefore the expression of a prestigious patriotic feeling. The woman, sensual because of tropical nature like her territory, becomes exotic. Erotic.

In this series of self-portraits, I am the Exotic: the story of my ancestors, white "by accident" and "yellow" whose body I am today, resonates with those of all the women of colonized countries. , from Africa to Asia.

Like Josephine Baker, I play with racism and colonial desire, nourished by exotic eroticism. This series is gently cruel and tinged with humor, whose shift and detachment distance this very violent past (and present).